Retour sur l’édition 2021
FUTURAE
L’artiste questionne le monde Commissaire : Patricia Houg, directrice artistique
Le monde change ! Les préoccupations climatiques, le développement durable, l’écologie,… sont au cœur du débat. Débat dont s’emparent les artistes depuis plusieurs années. L’idée de Patricia Houg est d’inviter des artistes pour lesquels le réchauffement climatique est au centre de leur travail. L’espace dédié à cette exposition, composée d’installations, d’œuvres de grandes dimensions, questionnera la définition même de l’artiste et le rôle social de l’œuvre d’art comme engagement esthétique, culturel, éthique.
Artistes invités :
- Vaughn Bell, installation « Biosphère » Village Green
- Jérémy Cobé, Corail artefact
- Ha Cha Youn
- Clay Apenouvon
- Luc Lapayre
- Ryo Tomo
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Jéremy Gobé © Sebastien David Clay Apenouvon © Nicolas Roses Vaughn Bell © Sebastien David
Le Magazine OR NORME HORS SERIE ST-ART 2021
Henri-François Debailleux
On connaissait la collectionnite aigüe. Mais un nouveau mal (pour un bien) est en train de gagner les allées des plus grandes foires : la fair fatigue, une sorte de lassitude, celle de voir partout, de Bâle à New York, de Miami à Londres, de Hong Kong à Paris, les mêmes méga galeries, avec la même liste d’une vingtaine, trentaine, cinquantaine d’artistes superstars, hyper médiatisés et aux prix stratosphériques. Une sorte de malaise aussi que ressentent certains collectionneurs, entre mal de mer et vagues à l’âme, entre le vertige crée par le prix de ces œuvres et le sentiment légitime de ne pas y avoir accès. Car si ces foires sont l’équivalent du plus beau musée du monde pendant quelques jours, elles sont aussi des lieux où pour cent briques et même quelques dollars de plus il n’y a plus rien pour un collectionneur normal, c’est-à-dire celui qui ne fait pas partie du club fermé des multimilliardaires et qui se sent hors-jeu, mis sur la touche, exclu de ce marché de l’art. Mais heureusement il en existe un autre plus accessible, notamment celui proposé par certaines galeries qui font en amont tout le travail de découverte – ou de redécouverte d’artistes plus ou moins oubliés-, de leur diffusion, de leur promotion, de leur accompagnement dans la durée. Ces galeries qui savent créer un lien de proximité, une relation privilégiée avec le collectionneur éclairé, l’amateur occasionnel ou l’acquéreur qui s’ignore, qui prennent le temps d’expliquer une démarche, de faire comprendre une œuvre, qui sont de véritables conseillers et non de simples banquiers ou spéculateurs. Ces galeries, qui selon l’âme même du métier, sont des passeurs, favorisent la rencontre, l’échange, la discussion, s’engagent aussi bien avec les artistes qu’avec les collectionneurs. Ces galeries qui n’ont plus droit de cité dans les grandes messes, mais que d’autres foires, plus humaines que les longs marathons, se doivent aujourd’hui d’accueillir. Car à force de ne vouloir s’adresser qu’à une élite économique, les grandes foires ont finalement laissé vacant un vaste champ pour un autre type de foire. C’est le moment de l’occuper puis d’en prendre possession. Une opportunité que ST-ART a décidé de saisir.
Henri-François Debailleux, journaliste, critique d’art