Retour sur l’édition 2017

 

Le Magazine OR NORME HORS SERIE ST-ART  2017 

JE CONSULTE

Henri-François Debailleux, critique d’art invité 2017


Selon le nombre régulièrement avancé, il y aurait un peu plus de 300 foires d’art dans le monde chaque année. On comprend aisément qu’au milieu de cette surenchère qui donne le tournis à tous les acteurs, il n’est pas facile de trouver sa place. Toutefois, au fil des années, ST-ART, la foire de Strasbourg, prend de plus en plus la sienne : elle a clarifié son identité et en conséquence elle a aujourd’hui assis son positionnement. ST-ART n’est pas Bâle et n’y prétend d’ailleurs pas. Si tel était le cas, c’est comme si, en football, le Racing Club de Strasbourg Alsace se prenait pour le Real Madrid. Cela fait d’ailleurs bien longtemps que les mondes de l’art et du football partagent le même terrain de jeu lexical (une équipe de joueurs, une équipe d’artistes, etc.) Mais depuis la mondialisation et l’explosion économique qui les ont touchés, les rapprochements terminologiques, les métaphores et les comparaisons se multiplient comme des redoublements de passe. N’évoque-t-on pas aujourd’hui le « Mercato » et les transferts de certains artistes d’une galerie à l’autre comme on le fait pour les footballeurs d’un club à l’autre, de même ne parle-t-on pas de stars du marché, de sommes astronomiques, d’enchères, de plus value à la revente à propos des uns comme des autres, etc. Pour prolonger la comparaison on pourrait aujourd’hui rapprocher les grandes compétitions (la Champions League) des grandes foires (Bâle, La FIAC, Frieze). Si les premières rassemblent les plus grands clubs (le Real Madrid, le Barça, ou le PSG pour la France) les secondes font de même avec les super galeries (Gagosian, Hauser&With ou Perrotin). Mais derrière ces « classico » très médiatiques, d’autres foires existent et sont d’autant plus nécessaires qu’elles correspondent à un ancrage profond et à des étapes essentielles. Parallèlement à ces grandes messes d’art (ou de foot), il y a en effet toujours de la place pour des manifestations (ou des clubs) plus prospectives, plus axées sur des découvertes et des révélations, qui peuvent répondre à un réelle demande et être de très bonne qualité. On le sait, dans une foire ce sont d’abord les galeries qui s’exposent, qui prennent des stands pour à leur tour exposer leurs artistes. Et de même qu’en football il y a toujours eu des clubs formateurs, il y a en art des galeries découvreuses, des galeries laboratoires, des galeries tremplins, des galeries qui proposent et promeuvent des artistes jeunes ou émergents. Des galeries qui, elles aussi ont besoin de foires, qui font un travail essentiel, un travail de fond – sans lequel celui des méga galeries ne serait d’ailleurs pas possible et qui aujourd’hui sont exclues des grandes foires. Comme le sont d’ailleurs aussi les vrais amateurs, collectionneurs – bien loin des investisseurs, spéculateurs achetant à l’oreille – qui ne se sentent plus en phase avec des manifestations où l’on parle plus de marché que d’art. Or comme on le sait également, l’art et le marché sont deux choses bien distinctes qui de temps en temps peuvent se croiser. Encore faut-il un point de rencontre. ST-ART en est devenu un.

Henri-François Debailleux, journaliste, critique d’art , édition 2017

La Carte Blanche d’Olivier Kaeppelin : l’exposition de Damien Cabanes


Invité en 2016 à apporter son regard sur la Foire, Olivier Kaeppelin, nous propose, pour cette 22ème édition une exposition dédiée à l’artiste Damien Cabanes.

DAMIEN CABANES, « où se déploient les gestes et la pensée »

Damien Cabanes a aujourd’hui 58 ans. Il est connu pour son œuvre de sculpteur et de peintre. À ST-ART 2017, l’accent est mis sur ses peintures. Damien Cabanes passe de formes abstraites à des formes figuratives, avec une totale liberté. Il peint dans son atelier où il décide de s’installer, avec pinceaux, toiles et papiers, à l’extérieur, au sein de la nature qui l’entoure. Dans la création artistique de notre époque, il occupe une place, tout à fait à part. Il a cette qualité d’être un solitaire qui a forgé son langage en se servant de l’héritage de la grande histoire, de l’histoire de l’art depuis Lascaux, en utilisant toutes les subtilités dont il a besoin. Il se les approprie puis les transforme pour affirmer son univers personnel, grâce auquel il nous entraîne dans d’extraordinaires émotions liées à la naissance de la peinture. Sur la toile ou le papier, il créé, grâce à elle, des espaces nous permettant de vivre l’intensité de milles vies. Ces vies sont toujours en relation avec autrui. Cet « autre » peut être un être humain, un animal mais aussi des paysages, des objets ou dans une suite récente, le lieu même de la naissance de son art : son atelier. Il n’est plus un lieu de travail ou de production mais une scène où se déploient ses gestes et sa pensée, où nous sommes « emportés », où nous devenons les compagnons de ses formes, ses espaces, ses couleurs nous permettant d’accroître notre présence au monde. Chez Damien Cabanes l’important n’est pas la réalité mais le réel, qui fonde cette relation mobile, instable, changeante que nous entretenons avec ce qui nous entoure, les existences qui la peuplent, quelles que soient leurs places ou leurs définitions dans le lexique. L’œuvre de Damien Cabanes défait les grammaires et les dictionnaires pour nous mettre en présence de choses, de lieux, de personnages non pas pour les reconnaître mais pour vivre intensément leur être vivant, dans sa fragilité et tous ses pouvoirs construits par la peinture.
Olivier Kaeppelin

En 2017, une exposition consacrée à la Venet Foundation

La Venet Foundation à l’honneur

Après la Fondation MAEGHT en 2016, ST-ART 2017 présente une exposition consacrée à Bernard Venet et à sa fondation

Projet longuement réfléchi, le lancement de la Venet Foundation est l’aboutissement de plus de cinquante ans de création artistique et de rencontres avec des artistes majeurs, français et étrangers, devenus ses amis, et le fruit de vingt-cinq années de transformation du domaine du Muy en une « œuvre d’art totale ».

Découvert dans sa région d’origine, la Provence, le domaine du Muy est à la fois l’inspiration et l’écrin de la Venet Foundation . Projet de vie, ce lieu exceptionnel de 4 hectares mêle, dans une nature omniprésente, architecture ancienne, industrielle et contemporaine. Ce parc de sculptures est une symbiose des œuvres historiques et plus récentes de l’artiste Bernar Venet ainsi que d’une collection d’œuvres emblématiques de l’art conceptuel et minimal.

Bernar Venet et sa femme Diane souhaitent aujourd’hui partager leur passion avec un plus large public, qui saura ressentir la magie de ce lieu unique et l’incroyable densité créative des œuvres de l’artiste et de sa collection.

INFORMATIONS PRATIQUES
Venet Foundation
365 chemin du Moulin des Serres
83490 Le Muy
http://www.venetfoundation.org/

La Poubelle, Venet

Venet Foundation

 

Catalogue Exposants 2017

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